Le "pêcheur à l'épervier" de Frédéric Bazille
Jean-Frédéric BAZILLE, dit Frédéric BAZILLE, est né en 1841 à Montpellier dans une famille de notables protestants. Son père deviendra sénateur en 1879. Il fréquente de riches amateurs d’art, ce qui permet au jeune Frédéric d’admirer dès l’enfance des tableaux de Eugène Delacroix, Camille Corot, Jean-François Millet, etc.
En 1862 il abandonne ses études de médecine pour se consacrer entièrement à la peinture. Il fréquente Pierre-Auguste Renoir, Alfred Sisley, et surtout Claude Monet avec qui il deviendra ami. Ils partageront un atelier ensemble où Frédéric deviendra parfois modèle pour son ami.
Frédéric passera ses étés chez lui, près de Montpellier, où il développera ses qualités de peintre et de coloriste.
En 1870 il s’engage dans l’armée française pour repousser les Prussiens. Il trouvera la mort à seulement 29 ans le 28 novembre 1870, ne lui permettant pas d’atteindre une maturité artistique. La soixantaine de tableaux produits attestent de dons exceptionnels et d’une volonté de s’inscrire dans les courants de peinture les plus modernes de son époque.
S’il est passé comme un météore, fulgurant, dans l'histoire de l'Impressionnisme, il a néanmoins créé quelques-uns des chefs-d’œuvre du premier Impressionnisme. Il a su souvent montrer la voie à ses camarades : avec ses nus masculins, il a apporté une note insolite et profondément originale à un mouvement. Plus sensible à une sensualité plus orthodoxe, son "Pêcheur à l'épervier" peint en 1868 est aujourd’hui iconique : sous les ombrages d'un bois qui borde le Lez – le petit fleuve côtier qui traverse Montpellier -, un jeune homme, bien proportionné, brun, musclé, nu, barbe de trois jours, le cheveu sombre frisé, s'apprête à lancer son filet dans l'eau ; plus loin son compagnon assis achève de se déshabiller. Évidemment la toile a suscité de nombreuses gloses; c'est surtout un chef-d'œuvre du nu masculin.