le nu chez Jacques Martin
Jacques Martin (1921 – 2010) est un auteur de bande dessinée français, à la fois scénariste et dessinateur.
Dessinateur réaliste, il est surtout connu pour sa série d'aventure antique Alix publiée à partir de 1948. Marié puis père de deux enfants, il entre en 1948 au journal de Tintin. Il y côtoie Hergé, alors directeur artistique de l'hebdomadaire, ainsi qu'Edgar P. Jacobs. Avec Hergé et Jacobs, il représente alors le style de bande dessinée qui sera appelé l'École de Bruxelles, notamment caractérisé par le graphisme « ligne claire ».
Il est le créateur de 7 séries de bandes dessinées :
- Alix à partir de 1948
- Lefranc à partir de 1952
- Jhen à partir de 1978
- Arno à partir de 1983
- Orion à partir de 1990
- Keos à partir de 1992
- Loïs à partir de 2000
Il collabore avec Hergé sur des albums des Aventures de Tintin. Leur collaboration dure 19 ans, de 1953 à 1972. Il participe ainsi aux scénarios et décors de L'Affaire Tournesol, Coke en stock, Tintin au Tibet, Les Bijoux de la Castafiore et Vol 714 pour Sydney.
Certains albums d’Alix provoquent quelques polémiques, à propos de sujets tels que l'homosexualité supposée d'Alix et Enak, l'amour d'une femme de 40 ans pour le jeune Alix dans Le Dernier Spartiate ou encore des seins nus dans Les Proies du volcan. Par ailleurs, La Griffe noire et Les Légions perdues, en période de guerre d'Algérie, sont interdits d'exposition en France pour incitation à la haine et à la violence. Jacques Martin explique que c'est Goscinny qui a « sorti de l'ombre » ces deux albums : « Il est allé gueuler dans un ministère, taper sur la table pour débloquer la situation ! Je dois ça à Goscinny ».
Lors de ses vingt dernières années, Jacques Martin ne voit presque plus. Il est atteint à partir de 1991d'une maladie des yeux, la dégénérescence maculaire, qui le rend presque aveugle. Il est contraint d'abandonner son travail de dessinateur en 1992. Il continue cependant à créer les scénarios et les dialogues et s'appuie sur le travail d'équipe, confiant ainsi le dessin à d'autres dessinateurs. Au fil des années, il emploie également des co-scénaristes.
Dans certains albums d’Alix il ose dessiner des hommes nus avec sa légendaire clarté de trait. Ils sont souvent de dos, mais pas toujours.
La représentation de statuaires antiques lui permet plus d’audace.