Lundi c'est Photographies anciennes. 11
Dans la seconde moitié du XXe siècle, le nu en photographie connaît une diffusion importante liée aux médias de masse que deviennent les magazines. Elle est souvent liée à l'érotisme qui n'est plus tabou. David Hamilton est notamment connu pour ses mises en scène éthérées de corps nus d'adolescentes, couleur et noir et blanc.
Certains prennent le parti de photographier des masses de corps nus, mettant en scène de façon spectaculaire des groupes de personnes nues, volontaires, dans des endroits publics.
D'autres font une réinterprétation gothique contemporaine du nu par des mises en scène où interviennent des personnages bizarres, handicapés ou en surpoids.
Des paysages naturels de toute beauté sont parfois le prétexte pour mettre en scène le corps nu.
Tout cela est désinhibé par la publicité qui utilise la photographie de nu lors de campagnes pour des produits en lien avec la nudité, que ce soit pour vendre de la lingerie ou des jus de fruit. La publicité joue volontairement sur l'aspect transgressif du nu pour des campagnes d'aguichage comme celle d'Avenir publicité en 1981 où une baigneuse se dénude en trois images.
Pour éviter d'être amalgamée à la pornographie, la photo de nu doit se limiter à une représentation subtile et épurée du corps humain. Le photographe français Jean-Christophe Destailleur affirme « Le nu est un thème photographique particulièrement délicat, la moindre imperfection pouvant susciter l’opprobre et l’anathème à l’encontre du photographe. Tout doit donc être parfait : l’expression, la pose, la composition, l’angle de vue, l’éclairage… Un beau nu doit être esthétique et émouvant, dénué de toute connotation sexuelle ou vulgarité. C’est ce qui rend l’exercice si passionnant, artistiquement et intellectuellement parlant ».