nu masculin académique. 6
L’apprentissage à l’Ecole des Beaux-arts au XIXe siècle se contentait du dessin et de certaines périodes de l’Histoire de l’art aux travers d’événements et de mythes religieux, en se basant sur des œuvres classiques. Les cours de dessin se faisaient à partir de modèles vivants ou de copies de sculptures antiques. Il y avait également des cours de littérature, de perspective, de géométrie et d’anatomie (l’école de médecine, meilleur fournisseur de cadavre à l’époque!!) La peinture n’était pas encore enseignée à ce moment là, elle s’apprenait en étant assistant ou bien en intégrant un atelier privé.
En 1863 a eu lieu la réforme pédagogique au sein de l’Ecole car les traditionnels principes esthétiques commençaient a être de plus en plus contestés par les artistes sortant de l’école, notamment les lauréats du Prix de Rome, ceux qui avaient vraiment une influence. Cette réforme ouvre notamment l’accès au nu féminin dans les ateliers et la mise en place des cours de peinture.
L’enseignement du dessin procède alors par étape :
- 1ere étape : Copies de gravures représentant le corps humain dans toutes les positions et ce jusqu’à la maîtrise complète de chacun des éléments. En commençant par le nez (jugé le plus simple) et en terminant par l’oreille ou le pied (les plus compliqués).
- 2e étape : Copies de gravures représentant des œuvres reconnues telles que des sculptures de Michel-Ange ou Raphaël, tout en apprenant à placer les volumes et les reliefs par des hachures.
- 3e étape : réalisation de dessin d’après « la bosse », c’est-à-dire à partir d’une copie de sculpture antique placée devant soi. Mise en place des demi-teintes, des volumes, des ombres et des lumières.
- 4e étape : le dessin d’après sculpture, il est temps d’apprendre à dessiner d’après modèle vivant ! Le nu masculin se nomme alors "académie d'homme".
Et enfin, une fois toutes ces étapes franchies, l’élève accédait (enfin!) à l’apprentissage de la peinture ou de la sculpture…