Théodore Chasseriau
Théodore Chassériau (1819 – 1856) est l’un des grands peintres orientalistes du XIXe siècle, contemporain de Jean-Auguste Dominique Ingres et d’Eugène Delacroix dont il a su se démarquer. Son originalité réside dans la création d’un type féminin particulier, à la fois monumental et sensuel, inspiré de la Grèce antique. Il a également participé à la vitalité de la peinture religieuse de son temps, en intervenant notamment dans l’église Saint-Roch à Paris.
Né sur l’île de Saint-Domingue (en actuelle République dominicaine), le jeune Théodore n’arrive à Paris qu’à l’âge de 3 ans. Il est un talent précoce, que perçoit Ingres, son premier professeur à l’École des Beaux-Arts qu’il intègre en 1830. Dès cette époque, Chassériau est attiré par les mythes et légendes, qu’il interprète dans un vocabulaire orientalisant. Les contrées lointaines et exotiques fascinent les peintres de son temps. L’artiste y ajoute une dimension baudelairienne, exprimant la beauté au travers de ce qu’elle a de bizarre, de non-conventionnel. Il commence à exposer au Salon en 1839.
Chassériau a su se détacher d’un ingrisme trop radical, et a été parfois perçu comme un rival de Delacroix. Il parvient à se tenir à égale distance de ces deux artistes majeurs de son temps, en cultivant un style bien personnel très admiré par Théophile Gautier, important critique d’art de l’époque. Le grand sujet de Chassériau est la femme, biblique ou mystérieuse, dont il renouvèle la beauté idéale en puisant dans le répertoire antiquisant et orientaliste. Ses nus masculins sont bien plus académiques.
L’artiste décède précocement à l’âge de 37 ans de la tuberculose.