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L’idéal de beauté masculin est imperméable aux modes. Si le nu est féminin est omniprésent dans l’art jusqu’à saturer notre imaginaire, le nu masculin reste timide tout en étant un canon immuable dans l’art. Parce que le corps de l’homme est un support de représentation symbolique, osons le nu masculin dans l’art, au fil du temps ; osons autant le nude (nu) que le naked (déshabillé) en anglais.

05 Dec

Le galate mourant

Publié par Romain  - Catégories :  #Antiquité

Le galate mourant

Le Galate mourant, est la copie romaine en marbre d'un original grec perdu de l'époque hellénistique, vraisemblablement exécuté en bronze, commandé entre 230 et 220 av. J.-C. par Attale Ier de Pergame pour commémorer sa victoire sur les Galates (Celtes ou Gaulois habitants l'Anatolie). Le sculpteur original serait Épigonos de Pergame, un sculpteur de la cour de la dynastie des Attalides de Pergame.

Jusqu'au XXe siècle, la statue de marbre était généralement connue sous le nom de Gladiateur mourant, supposant qu'elle représentait un gladiateur blessé dans un amphithéâtre romain. Cependant, au milieu du XIXe siècle, elle a été identifiée comme Gaulois ou Galatien et le nom actuel « Gaulois mourant » a progressivement fait l'unanimité.

La statue de marbre blanc représente un guerrier gaulois blessé, affalé, avec un réalisme et un pathos particulièrement remarquables dans le traitement du visage, dont les attributs sont bien mis en évidence. Il est représenté avec une abondante chevelure dont les mèches sont en désordre et une moustache broussailleuse, traits caractéristiques des Galates. Entièrement nu, il porte autour du cou un torque, bijou distinctif des guerriers celtes. Une blessure d'épée saignante est visible en bas à droite de sa poitrine. Il est assis sur son bouclier tandis que son épée, sa ceinture et sa trompette courbée reposent à côté de lui.

Le galate mourant
Le galate mourant

La statue confirme d'antiques sources relatives au mode de combat des Celtes de l'Antiquité : Jules César relate dans ses Commentaires sur la guerre des Gaules que ses adversaires se lançaient dans la bataille entièrement nus. Selon l'historien grec Polybe décrivant les rangs d'une armée gauloise, tous les guerriers portaient un torque. « Les Insubres et les Boii portaient des pantalons et des manteaux légers, mais les Gaesatae, dans leur amour de la gloire et leur esprit de défi, avaient abandonné leurs vêtements et pris position devant toute l'armée nue et ne portant que leurs armes... L'apparition de ces guerriers nus était un spectacle terrifiant, car c'étaient tous des hommes d'un physique splendide et dans la force de l'âge. »

L'historien romain Tite-Live a rapporté que les Celtes d'Asie Mineure combattaient nus et que leurs blessures étaient clairement visibles sur la blancheur de leur corps. L'historien grec Denys d'Halicarnasse considérait cela comme une tactique insensée : « Nos ennemis se battent nus. Quelle blessure leurs longs cheveux, leurs regards farouches, leurs bras qui s'entrechoquent pourraient-ils nous faire ? Ce ne sont que des symboles de vantardise barbare. » Denys d’Halicarnasse, Histoire de Rome XIV.

La statue sert à la fois de rappel de la défaite des Celtes, démontrant ainsi la puissance du peuple qui les a vaincus, et un témoignage de leur bravoure en tant que dignes adversaires.

La représentation de ce Galate comme étant nu peut également avoir pour but de lui prêter la dignité du nu héroïque ou de la nudité pathétique. Il n'était pas rare que les guerriers grecs soient également représentés comme des nus héroïques.

Le Galate mourant est devenu l'une des œuvres les plus célèbres à avoir survécu depuis l'Antiquité et a été gravé et copié à l'infini par les artistes, pour qui il était un modèle classique pour la représentation d'une émotion forte.

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L’idéal de beauté masculin est imperméable aux modes. Si le nu est féminin est omniprésent dans l’art jusqu’à saturer notre imaginaire, le nu masculin reste timide tout en étant un canon immuable dans l’art. Parce que le corps de l’homme est un support de représentation symbolique, osons le nu masculin dans l’art, au fil du temps ; osons autant le nude (nu) que le naked (déshabillé) en anglais.