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L’idéal de beauté masculin est imperméable aux modes. Si le nu est féminin est omniprésent dans l’art jusqu’à saturer notre imaginaire, le nu masculin reste timide tout en étant un canon immuable dans l’art. Parce que le corps de l’homme est un support de représentation symbolique, osons le nu masculin dans l’art, au fil du temps ; osons autant le nude (nu) que le naked (déshabillé) en anglais.

26 Nov

Orlan : l'origine de la guerre

Publié par Romain  - Catégories :  #contemporain

Orlan : l'origine de la guerre

"L'origine de la guerre" de Orlan

Orlan interroge le statut du corps et les pressions politiques, religieuses ou sociales qu’il subit. Dans "l’Origine de la guerre", pendant féministe à l’œuvre de Gustave Courbet "l'origine du monde", l’artiste nous présente l’organe masculin en érection, symbole du pouvoir souverain et de la virilité, comme l’origine de la guerre entre les sexes.

La version d’Orlan reprend fidèlement le format, la couleur et les tons de l’œuvre de Courbet. Le drapé est reproduit avec précision et la photographie intègre l’image du cadre fidèle à l’original. Toutefois, elle a remplacé le corps féminin par le photomontage d’un homme  exhibant son sexe en érection. 
Ici le phallus en érection est censé évoquer le pouvoir souverain et la virilité. Pour Orlan, comme l’indique le titre de l’œuvre, cet organe masculin n’est pas seulement à l’origine de la guerre entre les sexes, il est aussi le procréateur d’une violence plus universelle.

Née en 1947, Mireille Suzanne Francette Porte, dite Orlan, est une artiste s'exprimant à travers différents supports : peinture, sculpture, photographie, performance, images numériques, etc. En tant que performeuse, c'est une artiste française majeure de l'art corporel.

 

Orlan : l'origine de la guerre
Orlan : l'origine de la guerre
Orlan : l'origine de la guerre
Orlan : l'origine de la guerre

Cet "origine de la guerre" fait donc référence à "l'origine du monde" de Gustave Courbet.

Le premier propriétaire de "L'Origine du monde", et certainement son commanditaire, fut le diplomate turco-égyptien Khalil-Bey (1831-1879). Figure flamboyante du Tout-Paris des années 1860, il rassemble une éphémère mais éblouissante collection, dédiée à la célébration du corps féminin, avant d'être ruiné par ses dettes de jeux. 
Le modèle de l'Origine du monde de Gustave Courbet peint en 1866 serait Constance Quéniaux, une ancienne danseuse à l'Opéra et maîtresse du commanditaire Khalil-Bey. A l’époque Constance Quéniaux a 34 ans. Elle ne danse plus depuis 1859 et se console dans les bras de Khalil-Bey. La noirceur de sa chevelure et ses beaux sourcils noirs, loués par la critique lorsqu’elle dansait à l’Opéra, sont plus conformes à la luxuriante pilosité du modèle.


Par la suite, le destin précis du tableau reste mal connu. Jusqu'à son entrée au musée d'Orsay en 1995, L'Origine du monde, qui faisait alors partie de la collection du psychanalyste Jacques Lacan, représente le paradoxe d'une œuvre célèbre, mais peu vue.
Courbet n'a cessé de revisiter le nu féminin, parfois dans une veine franchement libertine. Mais avec "L'Origine du monde", il s'autorise une audace et une franchise qui donnent au tableau son pouvoir de fascination. La description quasi anatomique d'un sexe féminin n'est atténuée par aucun artifice historique ou littéraire. Grâce à la grande virtuosité de Courbet, au raffinement d'une gamme colorée ambrée, "L'Origine du monde" échappe cependant au statut d'image pornographique. La franchise et l'audace de ce nouveau langage n'excluent pas un lien avec la tradition : ainsi, la touche ample et sensuelle et l'utilisation de la couleur rappelle la peinture vénitienne, et Courbet lui-même se réclamait de Titien et Véronèse, de Corrège, et de la tradition d'une peinture charnelle et lyrique.
"L'Origine du monde", désormais présenté sans aucun cache, retrouve sa juste place dans l'histoire de la peinture moderne. Mais il ne cesse pourtant de poser d'une façon troublante la question du regard.

 

"L'origine de la guerre" de Orlan bénéficie-t-elle de la même acceptation artistique ?

 

Autre oeuvre sur ce même thème :
 

Orlan : l'origine de la guerre

Représentation de "l'origine mâle du monde" par l'artiste Evelyne.

 

 

En conclusion, guerre ou paix, la peinture illustre joliment notre origine !

Orlan : l'origine de la guerre
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L’idéal de beauté masculin est imperméable aux modes. Si le nu est féminin est omniprésent dans l’art jusqu’à saturer notre imaginaire, le nu masculin reste timide tout en étant un canon immuable dans l’art. Parce que le corps de l’homme est un support de représentation symbolique, osons le nu masculin dans l’art, au fil du temps ; osons autant le nude (nu) que le naked (déshabillé) en anglais.