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L’idéal de beauté masculin est imperméable aux modes. Si le nu est féminin est omniprésent dans l’art jusqu’à saturer notre imaginaire, le nu masculin reste timide tout en étant un canon immuable dans l’art. Parce que le corps de l’homme est un support de représentation symbolique, osons le nu masculin dans l’art, au fil du temps ; osons autant le nude (nu) que le naked (déshabillé) en anglais.

14 Dec

Michael Triegel

Publié par Romain  - Catégories :  #contemporain

Promotheus - 2007

Promotheus - 2007

Michael Triegel, né en 1968 à Erfurt (ex-RDA), est un artiste contemporain allemand.

Elevé dans une famille athée, il est forcé de devenir violoniste. Cependant, il se passionne vite pour la peinture.

Michael Triegel est fasciné par l’art sacré. Cela lui donne un sens de la transcendance et lui offre un moyen de sortir du monde des objets vers quelque chose de plus grand.

Pendant longtemps, malgré une fascination certaine pour la religion, il est reste athée. Il reçoit pourtant des commandes pour faire des vitraux, des peintures ou des autels dans des églises catholiques et évangéliques.

La proposition de peindre un portrait du Pape Benoît XVI et de le rencontrer personnellement est déterminante. Peu après il demande le baptême. Quand on lui demande pourquoi il choisit la foi catholique, il répond : « Je cherche un mystère, une vérité qui va au-delà de ce que nous sommes capables d’exprimer en paroles. De plus, la sensualité et l’image jouent un rôle important dans le catholicisme. Je suis tout de même peintre. »

Il attache une grande importance à la beauté et à la vérité dans ses tableaux. Les autorités ecclésiastiques l’ont choisi : «parce que vous peignez vos doutes et vos désirs, parce que vous le regardez de l’extérieur et ne reproduisez pas immédiatement ce en quoi nous croyons, c’est pourquoi nous vous voulons. Parce que vous posez des questions sur quelque chose que nous n’avons peut-être même pas vu. »

Cependant, ses œuvres ne sont pas partout encensées d’éloges. Son art est souvent accusé de kitsch et de duplication de vieux clichés. Il utilise en effet des techniques et des images tirées de peintures de maîtres de la Renaissance, combinant souvent cela avec un regard un peu moderniste. Grâce à cette combinaison, ses œuvres commencent à intriguer. Il dit vouloir exprimer la beauté qui est devenue un sujet tabou dans l’art contemporain. Son art, cependant, est loin d’être « magnifiquement peint ». Les personnages qu’il montre ne sont ni parfaits ni exagérés. Il ne choisit pas des gens qui sont exceptionnellement beaux pour leurs modèles, mais des gens ordinaires qui vivent près de lui. Parfois ses propres enfants posent pour lui, parfois un coiffeur.

C’est un art qui n’est pas censé confirmer quoi que ce soit, mais provoquer la réflexion et susciter des émotions. C’est bien ce regard très objectif de l’artiste qui nous fait nous arrêter sur ses œuvres. Mickael Triegel n’est pas une copie contemporaine du Caravage, mais un artiste avec sa propre vision de la réalité.

Michael Triegel est une exception à l’époque de l’épanouissement et de la domination absolue de l’art abstrait et conceptuel. Non seulement il s’oriente vers les modèles classiques mais il s’attache aussi à un usage sérieux du symbolisme chrétien.

Michael Triegel
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L’idéal de beauté masculin est imperméable aux modes. Si le nu est féminin est omniprésent dans l’art jusqu’à saturer notre imaginaire, le nu masculin reste timide tout en étant un canon immuable dans l’art. Parce que le corps de l’homme est un support de représentation symbolique, osons le nu masculin dans l’art, au fil du temps ; osons autant le nude (nu) que le naked (déshabillé) en anglais.