McWillie Chambers ou l'exaltation masculine. 2
McWillie Chambers est un peintre américain de la Louisiane né en 1951.
Les tableaux récents de McWillie Chambers célèbrent une forme d'exaltation masculine avec une totale innocence et de manière ludique. Il est difficile de comprendre pourquoi le simple fait d’exposer son corps dans un cadre communautaire permet de se sentir si profondément libéré. Intellectuellement, chacun sait qu’il n’y a plus vraiment de pouvoir révolutionnaire dans la nudité masculine, si jamais il y a jamais eu. L’empire américain ne s’effondrera pas par la vision de poils pubiens. Mais peut-être que la nudité masculine exposée rappelle le simple plaisir de l’écolier à se moquer d’une figure d’autorité et ravive ce qui a réussi à survivre dans notre moi adulte trop pratique. Et pourtant les tableaux de Chambers ne sont qu’innocence et douceur.
Quand on demande à Mac Chambers s’il y a une similitude générale des types de corps dans son travail, il sourit simplement et attribue ses choix tout simplement à ses goûts propres. Les hommes sont généralement jeunes, avec une musculature fine sans excès et assez souvent chauves. Cela ne remet pas en question l’idéal de la culture contemporaine car les idéaux masculins sont ancrés dans l’histoire de l’art, même si l’idéal corporel d’aujourd’hui est moins épicène dans ses courbes.
Beaucoup de scènes extérieures de Chambers se déroulent sur la plage. Ses œuvres décrivent davantage que le fait d'être simplement nu sur la plage : elles sont incarnées par la plage elle-même – une journée d’été sans fin – nue, ou à peine couvert, sur une serviette, avec son sac de plage et un choix enviable d’hommes bien faits à proximité.
McWillie Chambers ne cesse de raconter la première fois qu’un jeune homme trouve une plage naturiste, maîtrise sa nervosité, réalise sa beauté et fait glisser son short le long de ses jambes pour s'assoir nu au milieu d'autres hommes. Il découvre ainsi qu’il fait partie d’une tradition merveilleuse et intemporelle qui mérite d’être célébré dans l’art. Nous pouvons remercier Chambers d’avoir fait cela.