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L’idéal de beauté masculin est imperméable aux modes. Si le nu est féminin est omniprésent dans l’art jusqu’à saturer notre imaginaire, le nu masculin reste timide tout en étant un canon immuable dans l’art. Parce que le corps de l’homme est un support de représentation symbolique, osons le nu masculin dans l’art, au fil du temps ; osons autant le nude (nu) que le naked (déshabillé) en anglais.

06 Jan

Le Doryphore

Publié par Romain  - Catégories :  #Antiquité

Le Doryphore

Le Doryphore est dans l’Antiquité un soldat « Porte-lance ».

Un doryphore est le nom d'un soldat chargé de transporter le butin au moyen de bois de lance. Selon l'auteur romain Pline l’Ancien, des copies du Doryphore étaient souvent exposées dans les gymnases, où les athlètes pratiquaient des activités physiques et sportives nus.

Le Doryphore est une statue célèbre du sculpteur grec Polyclète, qui représentait un jeune guerrier armé d'une lance (sculptée vers 440 av. J.-C.). L'original en bronze est perdu, mais environ 70 copies antiques en marbre nous sont parvenues.

Polyclète avait entrepris de démontrer, par une « statue dont toutes les parties seraient entre elles dans une proportion parfaite », quels sont les rapports de grandeur dans lesquels la nature a placé la perfection des formes humaines. Il atteignit si bien son but que cette statue qu'il donna comme exemple et comme modèle fut considérée comme un chef-d'œuvre incontestable. La tête entre au total sept fois dans le corps: trois fois dans le buste et trois fois entre le bassin et les pieds.

Selon Cicéron, comme on demandait à Lysippe comment il avait appris son art, il répondit « En étudiant le Doryphore de Polyclète ». Cette statue, qui semble vouloir résumer et formuler l'art de la vieille école d'Argos a fourni le sujet de maintes dissertations esthétiques. Elles ont toutes le point de départ dans le type d'adolescent viril qu'a voulu réaliser Polyclète, et dans la discussion de l'idée du « canon » en sculpture.

La figure est animée par un contrapposto (l'inclinaison des hanches répondant inversement à l'inclinaison des épaules). Cette position a des répercussions sur toute la composition du corps de l'homme au repos. La jambe libre est dégagée d'un côté, la tête est tournée de l'autre. Une jambe est portante, et de l'autre côté, la main portait la lance. Cependant, la statue reste bidimensionnelle et frontale. De plus, le niveau d'idéalisation est très poussé, et l'équilibre de l'attitude n'a rien de naturel. Si la musculature et le réseau de veines sont entièrement maîtrisés, compris, l'anatomie entre dans un schéma idéal. La ligne des pectoraux répond à celle des hanches, l'arc thoracique répond à celui du bas-ventre, la hauteur de la tête équivaut à celle du pied. Le visage lui-même est particulièrement serein et régulier dans ses traits. L'ovale du visage est parfait, les mèches de la chevelure rayonnent de manière régulière, les arcades sourcilières sont nettes.

Le corps humain est observé à partir de la nature, mais cette observation est idéalisée pour proposer une formule plus idéale et équilibrée.

La statue est conçue pour être observée de face. Le Doryphore ne marche pas ; il exprime la disponibilité pour tout mouvement, sans être en mouvement.

Le Doryphore
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L’idéal de beauté masculin est imperméable aux modes. Si le nu est féminin est omniprésent dans l’art jusqu’à saturer notre imaginaire, le nu masculin reste timide tout en étant un canon immuable dans l’art. Parce que le corps de l’homme est un support de représentation symbolique, osons le nu masculin dans l’art, au fil du temps ; osons autant le nude (nu) que le naked (déshabillé) en anglais.