"L'esclave mourant" de Michel Ange
Michel Ange (1475-1564) est universellement considéré comme l’un des artistes majeurs de la Renaissance. On ne le présente plus. On se contente d’admirer, encore et toujours, ses œuvres, et en particulier "l'esclave mourant", qui est l’une des statues les plus harmonieuses et sensuelles de Michel Ange.
Le déhanchement du corps (contrapposto) du jeune homme lui donne un équilibre instable. En effet, une force monte à travers la jambe gauche, jusqu’au sommet du coude replié, puis redescend du côté opposé, à travers la tête légèrement penchée, le bras ramené sur la poitrine et le pied qui semble s’enfoncer dans le sol. La bande d’étoffe qui enserre sa poitrine semble être la matérialisation du poids qui opprime son âme. À ses pieds, dans la masse encore rustique de la pierre, est ébauchée la figure d’un singe. La force indicible, qui se dégage de ce corps tourmenté, irradie. Et l’inachèvement renforce encore cette impression de puissance.