Gustave Courbet et le nu masculin
Gustave Courbet (1819 - 1877) a marqué le XIXème siècle comme un des peintres majeurs, si ce n'est le chef de file, du courant réaliste. Amoureux de la peinture et des arts depuis sa plus tendre enfance, il dispose d'une œuvre conséquente de plus d'un millier d'œuvres toutes identifiables par son style et son approche artistique.
Gustave Courbet est un artiste recherchant perpétuellement à transgresser les codes et à choquer son public et le monde de l'art. Cette volonté s’est exprimée par le nu féminin dans de nombreuses œuvres. Le Sommeil, l’atelier du peintre, la Femme au perroquet ou encore (et surtout) L'origine du monde en sont des témoins comme des œuvres réalisés en 1866 dans une série de nus.
Auparavant, cette volonté se faisait déjà ressentir dans Les Baigneuses et Les Lutteurs en 1853. La première fut un scandale au Salon avec une femme nue bien loin des codes de beauté et des représentations hautaines et abstraites des œuvres et des représentations de l'époque, principalement basées sur des mythes gréco-romains.
Il s'agit de peindre de manière à rompre avec l'esthétique et la pudeur habituelle par et pour la provocation. La vérité des corps est peinte, qu'importe la réaction comme l'avait compris Edmond Duranty (critique) : « peut-être […] que la femme française vivante délogera la femme grecque en marbre […] qui s'est encastrée dans vos cervelles. »
Ses nus masculins sont rares. Ils n’en sont que plus beaux !
"Les lutteurs" est une toile peinte en 1853. Ce n'est pas un nu, mais...
Cette toile a été exposée pour la première fois au Salon de 1853, juste au dessus des Baigneuses dont elle formerait le pendant. Dans un courrier adressé à ses parents, le 13 mai 1853, Courbet dit des Lutteurs « qu'il a couvert leurs nudités et que la critique n'en dit ni bien ni mal jusqu'ici », alors que Les Baigneuses (nues) divisent le public .
Cette œuvre inspirera entre autres Alexandre Falguière pour ses Lutteurs, une toile de 1875.
Depuis 1952 elle est conservé à Budapest au Magyar Szépművészeti Muzeum, où elle fut restaurée en 2010.