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L’idéal de beauté masculin est imperméable aux modes. Si le nu féminin est omniprésent dans l’art jusqu’à saturer notre imaginaire, le nu masculin reste timide, tout en étant un canon culturel immuable. Parce que le corps de l’homme est un support de représentation symbolique, osons le nu masculin dans l’art, au fil du temps ; osons autant le nude (nu) que le naked (déshabillé) en anglais.

11 Oct

Jean Broc et La Mort d'Hyacinthe

Publié par Romain  - Catégories :  #18ème, #19ème, #néoclassicisme

Jean Broc - la mort de Hyacinthe - 1801

Jean Broc - la mort de Hyacinthe - 1801

Jean Broc (1771 – 1850) est un peintre français de l'école néoclassique. Elève de Jacques-Louis David dès la fin de 1797, c’est au sein de l'atelier du maître qu’il fait partie du groupe des « Barbus » ou « Penseurs », ou « Primitifs ».
La manière de peindre de Broc illustre la recherche esthétique de l'ensemble du groupe des Barbus auquel il appartenait : une peinture linéaire, dépourvue d'ombres, caractérisée par l'utilisation d'une palette claire et tonale. 
L'intention première de l’artiste était de se distinguer d'un monde divisé entre une culture d'instruction morale et une production banale et quotidienne d'images. C’est pourquoi il a poursuivi la doctrine de la supériorité de l'art dit primitif, à la recherche d'une pureté dont l'essence réside dans l'admiration pour Homère, Ossian et la Bible.
Son art subit l'influence de la peinture de vase grecque et de la peinture primitive italienne, dont la redécouverte s'était déjà répandue au XVIIIe siècle lors de la naissance du néoclassicisme. Il est également influencé par la Renaissance italienne, notamment par Botticelli et le Pérugin, et par son contemporain Pierre-Paul Prud’hon.
Au Salon de 1801 il expose « La Mort d'Hyacinthe » (exposé à Poitiers, musée Sainte-Croix), un manifeste esthétique des Primitifs. À travers ce tableau Broc offre au spectateur une vision introspective de l'état d'esprit chagrin des protagonistes de ses toiles, en évoquant au pinceau leurs humeurs larmoyantes.
Le sujet de cette huile sur toile est tiré des écrits de Palaiphatos ou de ceux de Lucien de Samosate. Sur un fond de paysage lumineux, dont le bleu du ciel s'éclaircit sur l'horizon brumeux, Apollon étreint Hyacinthe et empêche son corps, sans vie, de s'affaisser totalement. Les deux personnages sont nus et portent une longue chevelure blonde et bouclée. Le dieu porte un carquois en bandoulière ; un foulard rose orangé dont les pans volent au vent s'enroule autour de son buste. Devant eux, à leurs pieds sanglés dans des sandales nouées à la cheville, un disque brillant est posé au milieu des fleurs, dont une jacinthe.
Dans cette œuvre Broc s'est emparé d'un sujet peu représenté. Jaloux de l'amour réciproque d'Apollon et du jeune prince Hyacinthe, le dieu du vent, Zéphyr, souffla sur le disque lancé par son rival. Hyacinthe en fut mortellement blessé. Apollon fit jaillir du sang de son amant la fleur qui porte son nom. Broc montre l'épisode de l'étreinte, juste après le choc. La présence du vent jaloux est évoquée par le foulard flottant au dos d'Apollon. Cet épisode mettant en scène le crime de Zéphyr, diffère de la version d'Ovide dans les Métamorphoses, privilégiant la thèse de l'accident.
Jean Broc fut sans doute inspiré par une œuvre du même sujet peinte par Benjamin West et qui était visible à Paris depuis 1794. Il présenta sa toile au Salon, en 1801. Bien que le Moniteur universel ait souligné que "cette peinture était plus bizarre qu'originale", l'artiste reçut une mention honorable.
 

Jean Broc - la mort de Hyacinte - gravure
Jean Broc - la mort de Hyacinte - gravure

Jean Broc - la mort de Hyacinte - gravure

Jean Broc - Dionysos et Ampelos

Jean Broc - Dionysos et Ampelos

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L’idéal de beauté masculin est imperméable aux modes. Si le nu féminin est omniprésent dans l’art jusqu’à saturer notre imaginaire, le nu masculin reste timide, tout en étant un canon culturel immuable. Parce que le corps de l’homme est un support de représentation symbolique, osons le nu masculin dans l’art, au fil du temps ; osons autant le nude (nu) que le naked (déshabillé) en anglais.