Bacchus - Dionysos
Bacchus est un dieu romain correspondant à Dionysos dans la mythologie grecque. Les Romains utilisaient Bacchus comme un autre nom de Liber Pater, un dieu latin de la fécondité.
Mythe de Dionysos /Bacchus :
Bacchus est le fils de Jupiter et de Sémélé, fille du roi de Thèbes, par transfert du mythe de Dionysos. Sémélé était une jeune princesse mortelle, aimée de Jupiter. Ce dernier, trompant Junon, lui fit un enfant, Bacchus. Par vengeance, Junon incite Sémélé à demander à Jupiter (qui a promis d'accomplir le souhait de la future mère) de se montrer dans sa gloire divine. Sémélé le lui demande ; Jupiter ne peut se dédire et s'exécute, mais en apparaissant sous sa forme de dieu de la foudre, il la tue. Cependant il recueille le fœtus et le met dans sa cuisse, le cachant pour un temps à la vindicte de Junon. Bacchus fut ainsi appelé Bimater (en latin bis : deux fois, mater : mère), puisqu'il fut porté pendant sa gestation par deux personnes différentes.
Junon ne désarme pas : une fois Bacchus né, elle délègue les Titans pour en finir avec lui. Ils le découpent en morceaux et le font bouillir dans un chaudron. Mais Mercure transforme l'enfant en chevreau et le confie aux nymphes de Nysa. Une vigne dissimule leur grotte et le jeune dieu s'en nourrit.
Silène, son père nourricier et son précepteur, était le fils de Mercure ou de Pan et d'une nymphe. On le représente d'ordinaire avec une tête chauve, des cornes, un gros nez retroussé, une petite taille et une forte corpulence. Il est le plus souvent montré chevauchant un âne, en état d'ivresse, éprouvant donc des difficultés à se tenir sur sa monture. S'il est à pied, il marche d'un pas chancelant, appuyé sur un bâton ou sur un thyrse, sorte de long javelot. On le reconnaît aisément à sa couronne de lierre, à la tasse qu'il tient, à son air jovial. Dans une églogue de Virgile, les vapeurs du vin n'empêchent pas ce curieux vieillard d'exposer sa doctrine sur la formation du monde. Malgré un portrait si peu flatteur, Silène, quand il n'était pas ivre, était un grand sage, capable de donner à son divin élève des leçons de philosophie.
D'autres racontent que les nymphes le retirèrent des cendres maternelles, et se chargèrent de l'élever. Quoi qu'il en soit, Bacchus passa son enfance loin de l'Olympe et de la malveillance de Junon, dans les campagnes de Nysa, ville fabuleuse de l'Arabie heureuse ou peut-être des Indes. Là, sa tante Ino, par ordre de Jupiter, veilla à sa première éducation avec le secours des Hyades, des Heures et des nymphes, jusqu'à ce qu'il fût en âge d'être instruit par les Muses et Silène.
Devenu adulte, il fit la conquête des Indes avec une troupe d'hommes et de femmes portant, au lieu d'armes, des thyrses et des tambours. Son retour fut une marche triomphale de jour et de nuit (thème rappelant l'expédition d'Alexandre le Grand, et fréquemment représenté). Ensuite, il passa en Égypte, où il enseigna l'agriculture et l'art d'extraire le miel ; il planta la vigne, et fut adoré comme étant le dieu du vin et des Festivités, mais aussi de la Danse, de la Végétation, des Plaisirs de la vie et de ses Débordements..
Dionysos est le père du théâtre et de la tragédie en Grèce.
Représentation de Bacchus/ Dionysos :
La représentation de Bacchus est partiellement liée à son correspondant grec, et ses attributs en sont essentiellement les mêmes. Passant à Rome, le culte de Dionysos accentue son caractère subversif, « qui passe du mythe à la réalité » et qui perd tout lien avec le vin.
Bacchus est représenté ordinairement avec des cornes, symboles de la force et de la puissance, couronné de pampre, de lierre ou de figuier, sous les traits d'un jeune homme riant et enjoué. D'une main, il tient une grappe de raisin ou une corne en forme de coupe ; de l'autre, un thyrse entouré de feuillage et de bandelettes. Il a les yeux noirs, et, sur ses épaules descend en tresses ondoyantes sa longue chevelure blonde aux reflets d'or. Il est le plus souvent imberbe, sa jeunesse étant éternelle comme celle d'Apollon. Il est vêtu d'un manteau de pourpre.
Il est tantôt assis sur un tonneau, tantôt monté sur un char traîné par des tigres ou des panthères, quelquefois par des centaures dont les uns jouent de la lyre, les autres de la double flûte. Sur les monuments les plus anciens, il est représenté avec une tête de taureau ; sur quelques médailles, on le représente debout, barbu, avec une robe triomphale qui tombe jusque sur ses pieds.
Bacchus/Dionysos et Ampelos : la naissance du vin
Chez Ovide, Ampélos est le fils d'un satyre et d'une nymphe. Il est l'amant de Dionysos sur le mont Ismaros en Thrace, et après une mort accidentelle, le dieu l'élève au statut de constellation.
« Mais le Vendangeur n'échappera pas à tes regards ;
une courte digression démontre l'origine de cet astre.
Ampelos aux longs cheveux naquit d'un satyre et d'une nymphe ;
on dit que Bacchus l'aima sur les sommets de l'Ismarus.
L'enfant lui offrit la vigne qui pendait au feuillage d'un ormeau,
et qui maintenant tient son nom de lui.
En cueillant sur une branche des raisins colorés, il fut distrait et tomba :
Liber emporta parmi les astres l'ami qu'il avait perdu. »
Chez Nonnos de Panopolis, Ampélos vit en Lydie. Il est tué par un taureau qu'il chevauchait, à l'instigation de la déesse Artémis. Atropos, l'une des Moires gardiennes du destin des mortels, le transforme en grappe de vigne, et Dionysos fait de son sang le vin.
Chant X : Dionysos atteint l'adolescence et vit en Lydie, entouré d'une cour de satyres. Il tombe amoureux de l'un d'entre eux, Ampélos. Sa passion pour le jeune homme est cependant attristée par la certitude que ce dernier mourra bientôt, comme cela arrive à tous les jeunes gens aimés des dieux. Dionysos et Ampélos s'exercent en rivalisant au cours de nombreuses épreuves sportives où le dieu laisse gagner le satyre.
« Les deux athlètes des amours s'avancent au centre de l'arène. Ampélos d'abord, serrant de son poignet le poignet de Bacchus, et le comprimant sous ses étreintes, unit par une double chaîne ses doigts entrelacés, et presse ainsi la main droite de son adversaire qui s'y prête de bonne grâce ; puis ils arrondissent leurs bras en guirlande autour de leurs reins, serrent leurs hanches de ces entrelacements mutuels, et étreignent leurs flancs d'un effort semblable. Dans leurs essais alternatifs, ils s'enlèvent de terre l'un l'autre ; et Bacchus croyait toucher à l'Olympe. »
Chant XI : Dionysos organise un concours de natation et laisse gagner Ampélos. Ravi de son succès, Ampélos se travestit en bacchante au cours de la célébration qui suit. Dionysos prévient Ampélos de rester toujours près de lui, au cas où une divinité jalouse de leur amour tenterait de le tuer. Un présage apprend à Dionysos qu'Ampélos va mourir et devenir le premier plant de vigne. La déesse de l'illusion, Até, suscite la jalousie chez Ampélos en lui rappelant que les dieux offrent toujours à leurs aimés des présents exceptionnels, par exemple une monture extraordinaire, et elle lui suggère de s'approprier un taureau.
Dupé, Ampélos chevauche un taureau et irrite Séléné, la déesse de la Lune, en affirmant être un meilleur monteur de taureau qu'elle. Séléné envoie un taon piquer le taureau. Le taureau commence à ruer et Ampélos finit par tomber et se briser le crâne. Un satyre apprend à Dionysos la triste nouvelle. Dionysos apprête le corps pour les funérailles et prononce un long chant de deuil. Éros, le dieu primordial de l’Amour et de la puissance créatrice dans la mythologie grecque, essaie de le distraire en lui racontant l'histoire de Calamos et Carpos, deux jeunes hommes qui étaient amoureux l'un de l'autre. Au cours d'un concours de natation, Carpos se noie et Calamos, incapable de vivre sans lui, se suicide. Calamos devient les roseaux des rivières et Carpos le fruit de la terre.
L'Automne demande quand la vigne apparaîtra sur Terre afin qu'elle devienne son attribut personnel. Dionysos est toujours en deuil. Ampélos est transformé en vigne et Dionysos fabrique pour la toute première fois du vin, en songeant à la façon dont Ampélos a échappé à la mort en se transformant.
Dionysos adopte le vin comme attribut personnel et s'affirme supérieur aux autres dieux, car aucun fruit n'est aussi beau ni ne procure tant de plaisir à l'humanité. Une seconde variante est donnée sur les origines du vin : la vigne poussait à l'insu de tous jusqu'à ce que Dionysos aperçoive un serpent en train de sucer le jus des grappes ; Dionysos et ses satyres fabriquent les premiers pressoirs, préparent le tout premier vin et organisent la toute première fête des vendanges, complètement ivres.