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L’idéal de beauté masculin est imperméable aux modes. Si le nu féminin est omniprésent dans l’art jusqu’à saturer notre imaginaire, le nu masculin reste timide, tout en étant un canon culturel immuable. Parce que le corps de l’homme est un support de représentation symbolique, osons le nu masculin dans l’art, au fil du temps ; osons autant le nude (nu) que le naked (déshabillé) en anglais.

01 Jul

Franciscus de Neve : Narcisse et Echo

Publié par Romain  - Catégories :  #17ème

Franciscus de Neve - Narcisse et Echo

Franciscus de Neve - Narcisse et Echo

Ce tableau, attribué à Franciscus de Neve, dépeint le mythe grec de Narcisse et Echo. L'œuvre représente le récit tragique de l'amour non partagé, en se concentrant sur l'obsession de Narcisse pour sa réflexion et l'amour futile d'Echo pour lui.

 

Franciscus de Neve (1606-1661) est un peintre Flamand né à Anvers d'un père sculpteur. Son nom connait plusieurs variations : Frans de Neve, Franciscus De Neve, Franciscus Deneve, Frans Deneve, Frans van der Neve, Franciscus de Neue, Frans de Neue.

Il est le père de Franciscus de Neve, qui était également peintre, dont on confond souvent les oeuvres.
Franciscus de Neve se fait d’abord connaître dans sa ville d’Anvers par ses peintures d’histoire. Il peint aussi des portraits. Un Portrait d’homme monogrammé daté de 1635 montre l’influence des maîtres flamands contemporains Peter Paul Rubens et Anthony van Dyck.

 

Son magnifique Narcisse est un classique du nu masculin de cette époque.

 

Le mythe de Narcisse et d'Echo :

Ovide dans ses Métamorphoses décrit en détail la jalousie de Junon (Hera) sans cesse trompée par son époux Jupiter (Zeus). Plusieurs fois sur le point de le prendre en faute, elle est distraite par Écho, qui l'entraîne dans d'interminables conversations. Quand elle comprend le rôle joué par Écho, Junon dans sa colère condamne la nymphe trop bavarde à perdre la parole : il lui sera seulement possible de répéter les derniers mots qu'elle vient d'entendre.

Quelque temps plus tard, Écho aperçoit un jeune homme, Narcisse, tandis qu'il chasse le daim avec ses compagnons. Elle tombe aussitôt amoureuse de lui, et entreprend de le suivre à distance. La beauté du jeune homme est telle que l'amour d'Écho grandit chaque fois qu'elle le regarde. De tout son cœur elle voudrait lui parler et lui avouer son amour, mais la terrible punition infligée par Junon l'en empêche. La partie de chasse se poursuit longtemps, et Narcisse est séparé de ses compagnons. Il appelle à l'aide : « y a-t-il quelqu'un ici ? » Et il entend la nymphe répéter ses paroles. Etonné, il répond : « viens vers moi », et la même voix lui répond les mêmes mots, mais personne ne sort de la forêt pour le rejoindre. Craignant que celui qui lui parle n'ait eu peur de lui, Narcisse lui crie : « viens vers moi, rejoignons-nous ! ». Écho, croyant qu'il partage son amour, répète en extase ses derniers mots : «rejoignons-nous » ; en même temps, elle court vers lui pour l'enlacer – mais Narcisse, consterné, la repousse brutalement : « plutôt mourir que de te laisser toucher mon corps ! ». Humiliée, méprisée, la pauvre Écho se retire en pleurant – et en murmurant les derniers mots de son aimé : « toucher mon corps ».

Écho ne ressent pas de colère, au contraire elle aime encore plus le beau Narcisse. Elle continue à le suivre de loin, sans se montrer. Elle l'observe tandis qu'il se penche sur l'eau immobile, fasciné par la perfection de ses propres traits. Et quand, après s'être contemplé une dernière fois, il meurt en disant :  « ô merveilleux jeune homme, je t'ai aimé en vain, adieu ! », elle répète après lui « Adieu ! ». Une fois Narcisse mort, consumé par un amour impossible, Écho le veille en pleurant.

Bientôt Écho est prise à son tour d'une langueur fatale. Sa beauté se fane, sa peau se dessèche et ses os se changent en cendres. Aujourd'hui, sa voix est tout ce qu'il reste de la pauvre nymphe Écho.

Franciscus de Neve - Narcisse et Echo - détail

Franciscus de Neve - Narcisse et Echo - détail

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L’idéal de beauté masculin est imperméable aux modes. Si le nu féminin est omniprésent dans l’art jusqu’à saturer notre imaginaire, le nu masculin reste timide, tout en étant un canon culturel immuable. Parce que le corps de l’homme est un support de représentation symbolique, osons le nu masculin dans l’art, au fil du temps ; osons autant le nude (nu) que le naked (déshabillé) en anglais.